La thermogenèse postprandiale est un phénomène essentiel dans le métabolisme énergétique de l’organisme, qui correspond à l’énergie dépensée pour digérer, absorber et assimiler les nutriments après un repas. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, toutes les calories provenant des glucides, lipides et protéines ne sont pas égales en termes d’impact métabolique. La quantité d’énergie que l’organisme doit mobiliser pour traiter chaque nutriment varie considérablement et influence directement la dépense calorique globale.
Différence de dépense énergétique selon les nutriments
La thermogenèse postprandiale varie selon le type de nutriment ingéré, car chacun d’eux exige une dépense énergétique différente pour être métabolisé et stocké.
- Glucides : La transformation du glucose en glycogène (une forme de stockage des glucides dans le foie et les muscles) nécessite environ 5 % de l’énergie apportée par le glucose. De plus, si le glucose est converti en graisses pour être stocké dans le tissu adipeux, cette conversion augmente la dépense énergétique jusqu’à environ 25 % de l’énergie du glucose ingéré.
- Lipides : L’organisme stocke facilement les lipides dans le tissu adipeux, nécessitant seulement 2 à 3 % de l’énergie contenue dans les graisses alimentaires pour accomplir ce processus. Ce faible coût énergétique explique en partie pourquoi un excès de lipides dans l’alimentation est rapidement stocké sous forme de graisse corporelle.
- Protéines : Les protéines ont un effet thermique beaucoup plus élevé que les autres nutriments. Environ 25 % de l’énergie contenue dans les protéines ingérées est dépensée pour leur digestion et leur métabolisme. En d’autres termes, seules 75 % des calories des protéines sont disponibles pour être utilisées par l’organisme, le reste étant « brûlé » dans le processus de métabolisme. Cette dépense élevée rend les régimes riches en protéines particulièrement efficaces pour la perte de poids, en augmentant la dépense énergétique sans augmenter l’apport calorique.
Pourquoi la thermogenèse postprandiale favorise-t-elle la perte de poids ?
L’efficacité d’un régime hyperprotéiné repose en partie sur la thermogenèse postprandiale. Puisque l’ingestion de protéines nécessite une dépense calorique plus importante, l’organisme utilise plus d’énergie pour leur digestion et assimilation que pour les lipides ou les glucides. Voici les mécanismes clés qui contribuent à la perte de poids dans le cadre de ce processus :
- Augmentation de la dépense énergétique : En consommant davantage de protéines, l’organisme augmente sa dépense énergétique globale. Les calories brûlées pour digérer et assimiler les protéines viennent s’ajouter à la dépense énergétique quotidienne, contribuant ainsi à un déficit calorique nécessaire pour perdre du poids.
- Effet coupe-faim : La thermogenèse postprandiale des protéines contribue également à une satiété prolongée. Puisque les protéines demandent plus de temps et d’énergie pour être traitées, la sensation de faim est retardée, ce qui aide à contrôler l’apport calorique.
- Efficacité métabolique : En combinant un apport élevé en protéines avec un faible apport en glucides et en lipides, comme dans les régimes hyperprotéinés, on maximise l’effet de la thermogenèse postprandiale tout en limitant l’apport calorique provenant des graisses et sucres. Cela entraîne une réduction plus rapide des réserves de graisses corporelles.
En résumé
La thermogenèse postprandiale est un mécanisme métabolique par lequel l’organisme dépense de l’énergie pour transformer et stocker les nutriments. Les protéines, avec leur effet thermique élevé, augmentent significativement cette dépense énergétique, tandis que les glucides et surtout les lipides nécessitent moins d’énergie pour être stockés. C’est pour cette raison que les régimes riches en protéines, pauvres en glucides et en lipides, peuvent être efficaces pour la perte de poids, en augmentant la dépense calorique tout en contrôlant l’apport énergétique.
En intégrant cette notion, on comprend mieux l’impact des choix alimentaires sur le métabolisme et la gestion du poids, et on peut orienter son alimentation pour maximiser la dépense énergétique naturelle de l’organisme.