Pourquoi les régimes ne marchent pas ?

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Depuis des siècles, hommes et femmes tentent de se conformer aux standards physiques imposés par leur époque. Les régimes alimentaires, qu’ils soient simples, farfelus ou complètement absurdes, se succèdent avec des résultats variables. Mais une question persiste : pourquoi aucun régime ne semble réellement fonctionner à long terme ? Si un régime efficace existait, ne serait-il pas devenu une norme durable ?

Pour répondre à cette interrogation, plongeons dans les recherches menées par Hélène Carter, psychologue à l’université de Louvin et spécialiste des comportements alimentaires. Son travail de plus de 20 ans révèle des vérités surprenantes sur les régimes, leurs limites et pourquoi ils sont voués à l’échec.

Les régimes : une solution illusoire

Chaque décennie apporte son lot de régimes à la mode : du régime Atkins, rejetant les glucides, au régime Paleo, censé imiter les habitudes alimentaires des hommes préhistoriques. Ces régimes promettent des résultats rapides, mais la réalité est bien différente. À long terme, ils échouent systématiquement. Pourquoi ? Parce qu’ils ignorent les mécanismes biologiques profonds du corps humain.

Le mythe de la volonté

Beaucoup pensent que les régimes échouent à cause d’un manque de volonté. Selon Hélène Carter, cette idée est fausse et injuste. La reprise de poids après un régime n’est pas une question de discipline personnelle, mais le résultat de changements biologiques complexes. Ces transformations rendent presque impossible le maintien d’un poids perdu.

Les trois changements biologiques majeurs

Lorsqu’une personne suit un régime, son corps réagit pour préserver son équilibre naturel :

  1. Une hypersensibilité à la nourriture : Le cerveau devient plus réceptif à la nourriture, notamment aux aliments caloriques. Ce mécanisme, issu de l’évolution, rend les aliments interdits encore plus tentants.
  2. Des fluctuations hormonales : Les hormones régulant l’appétit, comme la leptine (satiété) et la ghréline (faim), se déséquilibrent. Résultat : une faim accrue et une sensation de satiété réduite, même après un repas complet.
  3. Un métabolisme ralenti : Le corps s’adapte à la restriction calorique en brûlant moins de calories, favorisant ainsi la reprise de poids dès que l’apport alimentaire augmente.

Les régimes : un piège économique

Le marché des régimes est une industrie florissante, construite sur les échecs répétés de ses consommateurs. Les entreprises proposent des solutions temporaires, sachant pertinemment que leurs clients reviendront après avoir repris du poids.

Des promesses irréalistes

Les régimes promettent souvent une perte de poids rapide et durable. Pourtant, la plupart des études montrent que 95 % des personnes ayant suivi un régime reprennent leur poids initial, voire plus, dans les cinq ans. Cela ne signifie pas que les individus échouent, mais que les régimes eux-mêmes sont inefficaces à long terme.

La fausse lune de miel

Les premiers mois d’un régime, appelés « lune de miel », peuvent donner l’impression de succès. Une perte de 5 à 10 % du poids initial est courante, mais ce résultat est rarement maintenu. Les changements biologiques, combinés à la pression sociale et au sentiment de culpabilité, conduisent inévitablement à l’échec.

Pourquoi les régimes restrictifs sont-ils nocifs ?

Les régimes restrictifs, comme les régimes hyperprotéinés ou ceux excluant des groupes alimentaires entiers, peuvent avoir des effets néfastes sur la santé physique et mentale.

Conséquences physiques

  • Carences nutritionnelles : Les régimes déséquilibrés peuvent entraîner un manque de vitamines, minéraux et fibres essentiels au bon fonctionnement du corps.
  • Fatigue et irritabilité : Une alimentation insuffisante en calories perturbe l’énergie et l’humeur.
  • Effets sur le métabolisme : Un métabolisme ralenti peut conduire à une prise de poids plus rapide dès la reprise d’une alimentation normale.

Conséquences psychologiques

  • Culpabilité et frustration : Les échecs répétés des régimes peuvent engendrer un sentiment de honte et une baisse d’estime de soi.
  • Obsessions alimentaires : La privation conduit souvent à des comportements alimentaires compulsifs ou désordonnés.
  • Isolement social : Les régimes stricts peuvent limiter les interactions sociales, notamment lors des repas.

Changer d’approche : vers un poids de consigne

Selon Hélène Carter, chaque individu a un « poids de consigne » : une plage de poids où le corps fonctionne de manière optimale. Plutôt que de lutter contre ce poids, il est préférable de se concentrer sur des habitudes saines et durables.

Adopter un mode de vie équilibré

Au lieu de chercher des solutions miracles, voici quelques recommandations pour améliorer sa santé sans compromettre son bien-être :

  • Privilégier une alimentation variée : Inclure des fruits, légumes, protéines maigres, céréales complètes et graisses saines dans son assiette.
  • Pratiquer une activité physique régulière : Bouger quotidiennement améliore la forme physique et mentale.
  • Écouter son corps : Apprendre à reconnaître les signaux de faim et de satiété pour manger en pleine conscience.
  • Éviter la culpabilité : Permettre des plaisirs occasionnels sans se sentir coupable.

Pourquoi il faut dire adieu aux régimes

Les régimes ne fonctionnent pas parce qu’ils vont à l’encontre des mécanismes naturels du corps humain. Plutôt que de chercher à se conformer à des standards irréalistes, il est essentiel d’adopter une approche plus bienveillante envers soi-même. En se concentrant sur une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et une relation saine avec la nourriture, il est possible d’atteindre un bien-être durable sans sacrifier sa santé mentale et physique. Après tout, la clé n’est pas de lutter contre son corps, mais de vivre en harmonie avec lui.

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